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XXII - Page 8 sur 14 - Les 9 vies de Norodom Sihanouk

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Le trafic sur la frontière thaïlandaise d’objets liturgiques a profondément choqué Sihanouk. C’était pourtant à prévoir, le bouddhisme n’est plus religion d’État et, si la liberté en matière de croyance est garantie, les cultes considérés comme réactionnaires et féodalistes sont interdits. De là à piller les temples, il n’y a qu’un pas. Ce n’est pas Angkar qui va protéger les biens du clergé ! Dès qu’il a découvert cela, le Prince s’est rendu à la pagode d’argent où les cendres de sa fille Kantha Bopha reposent dans une urne en or placée dans une châsse en baccarat. Comme il le craignait, tout a disparu. Républicains ou communistes, peu importe qui l’a fait ! C’est le même désespoir. Sihanouk pleure, hurle. Il lui faudra, ce soir-là, des somnifères pour enfin se calmer et s’endormir d’un sommeil sans rêves, sans cauchemars, sans vie.

Après cette découverte, Monique n’ose plus s’opposer à son mari. La lettre part. Il sollicite humblement la permission de prendre sa retraite pour des raisons de santé, diabète, infarctus du myocarde, hypermétropie, sénilité précoce. Tout y passe. Il souhaite aller se faire soigner en Chine.

Quand le bureau politique reçoit son courrier, tous ses membres poussent un profond soupir. Ils ont bien d’autres soucis que les caprices de cet ex-monarque qui menace de démissionner tous les quinze du mois.

À Siem Réap, l’ennemi a frappé… fort. Mais on ne sait pas qui ! Officiellement, il s’agit d’un bombardement américain. Pour les responsables à Siem Réap, d’une attaque des troupes de Lon Nol depuis la Thaïlande, troupes qui, pour le Comité central, n’existent pas. Pol Pot est catégorique et le dit en un mot : trahison.

– Il y a vraisemblablement eu des négligences, peut-être même des complaisances de la part d’officiers supérieurs. Il faut diligenter une enquête, découvrir les judas ! Notre Kampuchéa ne peut survivre avec une couleuvre en son sein.

Pour Hu Nim, il y a une autre possibilité : une corruption de la moralité révolutionnaire. Il prend alors la parole pour parler d’un scandale qui, a priori, n’a rien à voir avec le problème en cours, mais qui en réalité, expliquerait cette défaite.

Le ministre du Commerce, Koy Thuon, aurait forcé l’une de ses anciennes maîtresses à épouser un de ces cadres, Long, afin de pouvoir mettre la main sur la petite amie de ce dernier. Pour se venger, Long a lancé des rumeurs sur les mœurs de son chef. Pour couper court à tous ces ragots, Koy Thuon a fait assassiner son adjoint.

– Je connais bien Koy Thuon, c’était un honnête communiste. Voyez ce qu’il est devenu ! Ne cherchez plus les raisons de notre défaite. Si nous laissons un tel climat s’installer, ne nous étonnons pas que nos soldats ne se montrent pas à la hauteur de leur tâche.

Le bureau sourit. Tous sont aussi scandalisés que lui de l’inconduite de Koy Thuon et souhaitent une sanction sévère, mais de là à trouver dans cette histoire de cul l’explication de ce qui arrive…

Pol Pot, plus attentif, a découvert un lien entre les deux faits.

– Koy Thuon a été responsable de la zone de Siem Réap et Soth, qui est l’actuel secrétaire régional et qui peine à démasquer les coupables de ces attentats, est un de ses protégés. Notre camarade Hu Nim a soulevé un lièvre ! À travers un homme corrompu, nos ennemis ont pu s’infiltrer parmi nous.

Ses paroles tombent comme un couperet. L’infernal mécanisme qui va conduire une partie du bureau politique à S21, le centre de torture de Phnom Penh, situé dans un ancien lycée à Tuol Sleng vient de se mettre en marche. Ainsi que la roue de l’histoire, plus personne ne pourra l’arrêter et il les écrasera.

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