à mes parents,
à Jean Darroy, hussard noir de la République,
et à Michel Manciaux, pédiatre.
À l’entrée d’un temple, Vishnou rencontra un chat paresseux qui se prétendait mathématicien.
– Jusqu’à combien sais-tu compter ?
– Jusqu’à l’infini.
– Bien. Si tu y parviens, je te donnerai la vie éternelle !
Le chat commença, plein d’ardeur et d’énergie comme tout être qui débute un long voyage :
– Un ! Deux ! Trois !
Déjà le rythme ralentit, comme le pas du voyageur lorsque la maison disparaît et que le but n’est pas en vue.
– Quatre. Cinq. Six.
Le chat bailla, fit encore un effort.
– Sept. Hu-uit. Neeeuuuf.
Il s’était endormi. Il souriait béatement et Vishnou dut reconnaître que le savoir apportait une forme de bonheur.
Il lui accorda neuf vies.
Le fait qu’un chat survive à des chutes depuis des hauteurs très élevées a fait de l’animal un protégé des dieux et donné lieu, un peu partout dans le monde, en la croyance en son immortalité … ou presque.