Warning: Constant MULTISITE already defined in /htdocs/wp-config.php on line 83

Warning: Constant SUBDOMAIN_INSTALL already defined in /htdocs/wp-config.php on line 84

Warning: Constant DOMAIN_CURRENT_SITE already defined in /htdocs/wp-config.php on line 85

Warning: Constant PATH_CURRENT_SITE already defined in /htdocs/wp-config.php on line 86

Warning: Constant SITE_ID_CURRENT_SITE already defined in /htdocs/wp-config.php on line 87

Warning: Constant BLOG_ID_CURRENT_SITE already defined in /htdocs/wp-config.php on line 88

Warning: Constant WP_CRON_LOCK_TIMEOUT already defined in /htdocs/wp-config.php on line 96
XII - Page 2 sur 15 - Les 9 vies de Norodom Sihanouk

XII

29 octobre 1951. Le lycée Sisowath était vide. Les élèves avaient choisi, ils avaient rejoint en masse la foule importante qui attendait le retour de Son Ngoc Thanh. Enfin, celui-ci apparut en haut de l’escalier mobile que l’on avait approché de l’avion. Le peuple scanda son nom. Après avoir descendu les marches, il reçut l’accolade de Huy Kanthoul, le nouveau président du Conseil. Le gouvernement, au grand complet, était là et chacun voulut toucher sa main, son bras, comme pour s’assurer de sa réalité. Le héros, derrière ses lunettes, souriait gentiment, modestement. Il y avait beaucoup d’émotion dans sa voix.

– Quelle joie de fouler le sol du pays ! Tant de malheureux m’ont précédé en exil qui n’ont jamais connu le retour !

– Le monde change, mon ami, lui murmura Huy Kanthoul.

La voiture décapotable mit plus d’une heure pour parcourir le trajet de sept kilomètres qui séparait l’aéroport de la capitale, la foule estimée à plus de cent mille personnes étant si dense. On remarqua et l’on fustigea l’absence du roi.

C’était une erreur, Sihanouk le reconnaissait volontiers : il aurait dû être présent et récolter quelques miettes de la gloire du célèbre opposant. Mais il n’en était, physiquement, pas capable, il était trop furieux pour le faire. Malgré tous ses efforts, malgré les intimidations, malgré sa participation, ses voyages à travers le pays, les démocrates avaient récupéré 54 sièges sur 78. Mais le pire n’était pas là ! Après tout, Sihanouk n’avait jamais connu d’autre configuration. Ce qui était très inquiétant c’était que tous les ministres, y compris le premier d’entre eux, Huy Kanthoul, étaient issus uniquement de ce parti. Or le Cambodge ne pouvait se payer le luxe de ne pas utiliser toutes ses compétences. C’était presque un concept moral. Des élections ? Oui, pourquoi pas ? À condition d’avoir pour finir un gouvernement d’union nationale !

L’un des premiers actes de ce gouvernement fut d’accélérer le retour de Son Ngoc Thanh, l’appui du Parlement à la demande du roi débloqua le dossier. Une gifle pour celui qui, depuis des mois, multipliait vainement les démarches pour libérer le leader indépendantiste, mais les Français, comme d’habitude, et cet imbécile de de Lattre, en particulier, se montraient incapables de mener une politique cohérente. Sihanouk était furieux contre eux, le rapatriement du résistant historique, maintenant, obtenu après le résultat des élections, comme conséquence de ce scrutin favorable aux nationalistes, ne pouvait que les renforcer. Paris allait s’en mordre les doigts !

Comme pour lui donner raison, ce jour-là, dans la capitale française, l’Association des Étudiants khmers, l’AEK, passa des mains des démocrates à celles des communistes. Pour ces exilés, en rentrant au pays, légalement, avec la protection du souverain, Son Ngoc Thanh s’était vendu à la France. Les éléments les plus à gauche, le considérant comme un traître, avaient rejoint les marxistes. Hou Yuon devint président de l’AEK. C’était un formidable outil de propagande que les rouges venaient de récupérer. Désormais, ils prenaient en charge les nouveaux arrivants, leur présentaient les différentes possibilités de logement, de restauration, les aidaient dans leur installation en France et les faisaient adhérer au parti communiste.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *