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I - Page 8 sur 14 - Les 9 vies de Norodom Sihanouk

I

Une demi-heure plus tard, Sihanouk, toujours la main dans celle de son oncle, suivait, émerveillé, la prestation de Monivong qui débutait dans la cour du palais. Le roi se déplaçait sur un tapis d’étoffes, précédé par les brahmanes et les bonzes exhibant des statuettes de Bouddha, des images lourdement colorées, des objets en ivoire, des cornes de rhinocéros et autres talismans. Le contraste était saisissant entre les deux religions, entre les chevelures sauvages, les robes blanches des premiers et les crânes rasés, les soutanes safran des seconds. Derrière le souverain, de jeunes femmes s’avançaient, vêtues de soie, les premières étaient en jaune doré, portant des armes, des coupes d’or, d’argent et de joyaux, de la vaisselle précieuse, la plus belle avait en charge l’épée sacrée, la dernière ne tenant qu’une chatte albâtre, symbole de fidélité. C’était un chatoiement de couleurs et de formes ondulantes. Sihanouk ouvrait de grands yeux. Son oncle, soudain, serra sa main et montrant une des participantes au défilé, il lui dit :

– C’est ta mère qui soulève la lame royale !

L’enfant ne l’avait pas reconnue ! Cette femme, toute menue, un peu ronde, sereine et souriante, fière, maquillée avec des cils longs et noirs, ne quitterait jamais sa mémoire. Ce serait la première image qu’il garderait de sa mère.

Le monarque se retira dans ses appartements privés, derrière la salle du Trône. C’était le moment pour les membres de la famille de présenter leur respect et leurs souhaits de prospérité au nouveau souverain. Sihanouk fut très intimidé par son grand-père, vêtu de soie bleue, portant encore son armure d’or et d’argent vermeil. Il était raide comme la justice, mais son regard était doux comme la clémence avec cette petite moustache qui en soulignait les traits. À cinquante-deux ans, ses cheveux en brosse à peine gris donnaient une impression de jeunesse. Il s’accorda du temps pour sourire à tous et les prendre dans ses bras. Sihanouk pleura quand le roi s’approcha.

– Suramarit, ton fils ne vient pas assez au palais, vous ne devez pas laisser vos problèmes empêcher cet enfant de voir son grand-père. Regardez ce que vous avez fait ! Il a peur de moi.

C’était un monarque absolu qui parlait à cet instant, ses désirs étaient des ordres. Entre Sihanouk et Monivong débutait une relation pleine de complicité, celle entre grands-parents et petits-enfants.

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